J'ai souvent de prises de conscience et parfois, j'ai l'impression que mon année n'est ponctuée que de "ça". Se rendre compte, prendre du recul et ne pas agir. Je l'avoue, je suis un auteur qui n'a pas bouclé de projet long. Pour le moral, c'est parfois compliqué : d'autres y arrivent, pourquoi pas moi ? Mais comme l'on dit, "l'herbe est toujours plus verte chez le voisin"... oui mais voilà, quand elle est plus grasse aussi, la pilule a du mal à passer.
En y réfléchissant, j'y vois ici une forme de jalousie : je constate mais est-ce que je fais en sorte d'arroser mon gazon ? J'en doute.
2017 a été en deux temps donc. Un temps d'avancée : j'ai profité des camps d'écriture de l'Allée des Conteurs pour vraiment m'avancer sur Pandemonium (mon projet long - histoire de sorcières). Un temps de prise de conscience (on y revient) : en trois ans dessus, je suis encore loin du bout. Rien de grave en soi, mais en trois ans, ma vision des choses, ma façon de faire et ma capacité à écrire ont évolué... forcément. Alors remettre le nez dans les vieux chapitres, me rendre compte qu'il y a des informations qui ne vont pas, ne plus savoir comment gérer l'avant pour arriver à l'après... ça a été la goutte d'eau.
Conclusion 1 : j'aurai beau le vouloir, je serai toujours dans l'impossibilité de m'y mettre à fond, comme je veux, quand je veux. Avec un travail très prenant, ponctué de formation et de responsabilité qui gonflent, difficile de pouvoir faire mieux au niveau timing. Je voudrai pouvoir m'y mettre à 14h, c'est clairement une utopie ! Mais dans un temps compliqué, il faut apprendre à s'adapter et s'organiser. Je n'ai pas su le faire correctement (l'appel des loisirs lambinant est plus fort, j'avoue)
Conclusion 2 : je m'y suis pris comme un pied pour mon roman. Alors oui, j'avais déjà travaillé sur de vieux défauts (trop de personnages, pas assez développé le background, etc...) mais jamais je n'ai pris le temps de structurer un peu mieux mon travail préparatoire. Et arrivé après trois ans d'écriture aléatoire, j'en paye les conséquences !
Conclusion 3 : euh... arrêter de se trouver des excuses ?
J'avais annoncé retirer la fiction des ondes du web pour me permettre de travailler efficacement, sans la pression de la publication (que je n'avais pas vraiment suivi régulièrement...) et me permettre d'avancer. Il est temps d'en parler clairement : ce retrait est tout bonnement définitif car j'avais pris la décision, à cet instant, de retravailler l'entièreté du roman. Je garde ce qui fonctionne, je vire ce qui me dérange.
Oui, en quelque sorte, c'est un "remake" ou un "reboot", rayez la mention inutile. Mais cela devenait nécessaire : après trois à quatre ans dessus, les idées ont changé, évolué et mon état d'esprit du début ne correspond plus à mon état d'esprit du milieu. Comment arriver à la fin ? J'y ai mis de la bonne volonté : "Oui, je continue !" mais le patchwork devenait trop visible. J'étais resté sur certains personnes repris d'une ancienne-ancienne version, des dinosaures présents finalement par pure nostalgie que par réel intérêt à l'histoire : le voilà, mon soucis. Je suis un gosse qui se précipite et qui n'a pas pris le temps de se faire une notice.
Au début, je n'aimais pas ce principe... Pour moi, le "plan, c'était l'atteinte à la liberté ! Tayo, impro, tayo" !
Oula ! Grave erreur pour mes doigts d'auteur... ! Grâce à Sizel et Théâs (mes copains du web, ceux qui dirigent l'Allée des Conteurs avec d'autres copains, clin d’œil bien accentué), j'ai découvert la méthode flocon (ou plutôt, je m'y suis intéressé plus amplement) et, avec l'aide de Scrivener, j'ai commencé une approche de structuration, de planification et de remise à plat.
JOIE ! La liberté est vraiment venue dans ce re-travail : le plan m'a permis de détecter les incohérences mais me laisse aussi une marge de manœuvre lorsque j'écrirai. Les choses se sont posées avec efficacité, j'ai ressenti le besoin de retravailler certains concepts et de mieux débroussailler tout ce qui touche à mon univers. La magie, les origines, etc, etc... tout y es passé ! (et j'avoue que de faire fonctionner ma cervelle sur ce point, c'était chouette).
Conclusion 1 : ce qui n'était à la base qu'un tome s'est transformé en trois tomes. J'ai bien avancé mon travail, mes concepts, bien étalé ma magie, ses origines, les sorcières, etc... presque terminé le plan, presque... Car....
Conclusion 2 : à travailler les origines, j'en suis venu à un constat embêtant. Je n'arrive pas à caser les mythologies dans ce monde. Et dans la mesure où les croyances religieuses ont la part belle dans l'histoire, je ne pouvais pas occulter ces pans de l'histoire. Aïe.
Conclusion 3 : après des semaines de réflexion acharnée sans trouver de solution satisfaisante... Je l'ai enfin trouvée.
Lors de mon travail, j'étais déjà arrivé à une nécessité. L'histoire de mon nouveau tome 1 s'étalait sur la période de la seconde guerre mondiale. Si, au départ, cela ne me posait aucun problème (dans la première version, ce n'était que des choses évoquées, sans "voir" ou "faire interagir" des protagonistes historiques), j'ai eu, petit à petit, une certaine pudeur qui s'est installée. Alors, plutôt que de dénaturer une période compliquée, j'ai préférer partir sur un "événement alternatif", du même gabarit, mais avec d'autres protagonistes afin de ne pas manquer de respect. C'était donc le premier point.
Mais voilà, s'est donc installée cette anomalie mythologique et donc avec elle le point qui m'a fait basculer : cet univers n'est pas le nôtre, c'est un univers alternatif. Désormais, je l'assumerai comme tel, avec bien entendu des étiquettes "Urban fantasy" toujours présentes mais j'ai le besoin de modeler le monde, de faire table rase de certaines événements et de créer une "fantasy inspirée du réel" (oui, Final Fantasy, je lorgne clairement et lourdement vers toi en te citant).
(Pour l'anecdote : parcourir les contrées verdoyantes, montagneuses, etc... de certains jeux, typés "fantasy" mais clairement inspirés du réel m'a fait rêver. L'ancienne version de Pandemonium s'y dirigeait totalement avec la fin du tome 1 dans tous les cas).
Voilà, le travail sera sans doute plus long, plus "douloureux" et casse-gueule mais je veux prendre des risques, me tenir une ligne claire, nette et précise et arrêter de vaciller en chemin.
Je pourrai me donner bien des résolutions pour 2018 mais ne les tenant pas... Je me contenterai de continuer sur cette lancée et d'apprendre de mes grosses erreurs. Je vous remercie de m'avoir lu jusqu'ici, et vous souhaite à toutes et à tous de passer d'excellentes fêtes de fin d'année. J'espère que l'année qui s'annonce sera riche. La mienne l'a étée et le sera sans doute pour 2018 : j'espère y concilier plus d'écriture.
Je pense à tout ceux qui sont dans le même cas que moi, à devoir jongler entre boulot prenant, metro, famille, en essayant de poser quelques mots par ci, par là, malgré les grosses fatigues et le mental bien usé. Vous aussi, vous êtes de vrais warrior et vous méritez le meilleur !